Pepito

Gérard & Béata

Depuis 1999, nous avions le projet de partir à Compostelle, afin de prendre du temps pour essayer de percevoir notre vie autrement que dans le stress et l'agitation ; afin de revenir vers la simplicité du regard de l'autre, vers la nature ; afin de retrouver du temps pour les rencontres de chaque jour. En bref, afin de faire une pause. Ce n'est ni un exploit physique, ni du tourisme, c'est une démarche d'ordre spirituel.

Mais que de &laqno; détails » à régler pour un pareil projet :

- négocier pour libérer trois mois consécutifs et les deux en même temps.

- trouver un âne, aller le chercher, l'apprivoiser, lui faire un enclos et un abri etc..

- faire l'itinéraire : pour l'Espagne, il suffit de suivre le &laqno; real camino », mais pour la partie française, il faut chercher des petites routes et si possible des chemins, mais sans allonger démesurément le parcours.

- prévoir l'intendance (dormir, manger, se vêtir). Et tout cela doit tenir sur l'âne. Sans budget, il n'y a que le système D. Un bât est confectionné, retouché, modifié.

En mars, interdiction de circuler avec des animaux (fièvre aphteuse). Vite, on confectionne une charrette de dépannage. Heureusement, en avril, tout s'arrange.

Le merveilleux de l'histoire, c'est que la foi est restée intacte. Et le 1er mai 2001, nous partons de la Chapelle Ste Catherine (Lizio, Morbihan), ancien lieu de passage des pèlerins de Compostelle, encouragés par les amis et les voisins.

L'itinéraire prévu (canal de Nantes à Brest jusque Nantes puis sentiers locaux de randonnée) est vite modifié, parce que le canal déborde, et que le retard doit être comblé. A Dax, c'est chose faite, et à St Jean-Pied-de-Port, nous pouvons nous octroyer deux jours de repos, c'est à dire prendre le temps de tout remettre en état.

Pour l'Espagne, l'itinéraire ne pose plus de problème. Nous nous arrêtons le soir entre les étapes car, dans la plupart des cas, il n'est pas prévu d'emplacement pour Pepito. D'ailleurs, à force d'installer la tente dans des coins retirés, nous n'arrivons plus à dormir dans les gîtes surpeuplés (deux tentatives, deux mauvaises nuits).

Pepito nous a causé bien des tracas, mais c'est lui qui a souvent été notre passeport, et bien des rencontres ont été facilitées par sa présence.

Ces rencontres ont eu lieu avec des gens très différents les uns des autres et de nous, et c'est peut-être en cela qu'a consisté notre plus grand enrichissement.

Extrait d'une journée : (de Roncevaux à Viscarret)

Au réveil, Pepito libéré de son licol (par qui ?) est apeuré. Dès le départ, un portail barre le chemin, d'où détour par la route. Là, une passerelle en bois, Pepito tombe à l'eau, Gérard saute à son secours, le sort de là. L'âne n'a rien, nos affaires, si. Déchargement, tri, rechargement, recherche d'un terrain propice, autres portails à détours, puis enfin déchargement, séchage, réparation, sous l'il goguenard des passants. Le soir, rompus, exceptionnellement nous mangeons et logeons au refuge.

La présentation de notre voyage est disponible sur un CD (participation aux frais : 7 euros)

Contact : Béata Nowak et Gérard Legrand
Praquet - 56460 LIZIO
Tel : 02 97 74 83 80
e-mail : ge.legrand@voila.fr

Quelques photos


Retour à la liste des voyageurs